Avant toute chose, je vous souhaite une très belle année 2024, riche de bonheur, d’épanouissement et surtout de santé ! 💫🤩🎉
C’est le moment de prendre les bonnes résolutions ! Dans la sphère personnelle, elles sont nombreuses et se ressemblent souvent : prendre du temps pour soi, faire du sport, manger mieux, arrêter de fumer, … Je vous laisse maître de vos souhaits et de vos engagements, ce n’est pas mon domaine. 😉
Dans la sphère professionnelle, il en est une qui devrait revenir souvent dans les conversations de ces premiers jours de 2024 : le télétravail. En effet, les entreprises sont nombreuses à revenir en ce début d’année sur les habitudes prises depuis l’émergence de la pandémie de COVID.
Certaines sociétés, souvent des grands groupes, avaient en effet institué des organisations particulières depuis 2020 :
- semaine paire en télétravail, impaire dans les locaux,
- 3 à 4 jours de télétravail par semaine,
- 6 jours de présence par mois dans les locaux de l’entreprise, …
Ce sont les mêmes qui ont averti leurs collaborateurs.rices que l’organisation changerait en 2024 pour revenir à une présence plus régulière sur le lieu de travail. Pour la plupart, cela se traduit par un maximum de 1 à 2 jours de télétravail par semaine désormais.
Mais pourquoi autant de défiance à l’égard du télétravail, alors que l’organisation a fonctionné ainsi depuis maintenant 3 ans ? Les bénéfices ont-ils baissé ? Le turnover a-t-il augmenté ? Des secrets industriels se sont-ils volatilisés ? Que reproche-t-on exactement au télétravail ?
Sur le papier, certains dirigeants avancent le fait que le télétravail nuirait à l’innovation : ce ne serait pas dans les réunions où l’on brainstorme que l’on serait le plus innovant mais devant la machine à café ou pendant les pauses cigarettes lors des discussions informelles avec les collègues… Celles et ceux qui ne boivent pas de café et ne fument pas apprécieront. 😅
Pour d’autres, le télétravail a porté un coup à l’engagement des équipes. Les nouveaux embauchés seraient moins motivés, et donc moins performants… Tout ceci nuirait à la cohésion et à la productivité.
A ces arguments, je voudrais en opposer quelques autres :
🟩D’abord, le télétravail n’est pas né avec la covid. Certes, il a pris une ampleur plus importante depuis car certaines entreprises qui ne l’avaient jamais expérimenté y ont été contraintes, et les médias en parlent beaucoup depuis, mais il existait bien avant. Des grandes entreprises, là encore, bien souvent d’origine étrangère (scandinave et anglo-saxonne notamment) l’avaient instauré, à raison d’1 à 2 jours par semaine, pour un certain nombre de leurs équipes bien avant la pandémie. En France, on ne le sait pas toujours, mais il existe même un droit au télétravail avec les Ordonnances Macron de 2017 : depuis, tout salarié peut demander à son employeur le droit de faire du télétravail, et le refus de l’employeur devra être motivé par les nécessités du poste. Évidemment, un hôte de caisse ne pourra pas faire du télétravail tandis qu’un comptable le pourra. Le droit au télétravail n’est pas un droit absolu… Mais si le poste le permet, à l’employeur et au collaborateur de se mettre d’accord ensuite sur la régularité et les modalités du télétravail.
Le télétravail n’est donc pas circonstancié à la covid. Il lui préexistait et devra lui survivre si les entreprises veulent conserver l’engagement de leurs collaborateurs.
🟩Ensuite, le télétravail ne doit pas s’imposer aux collaborateurs, il doit leur être proposé. A chaque fois qu’une entreprise le rend obligatoire, c’est un échec. Souvent, il s’agit de faire des économies de locaux en réduisant le nombre de postes de travail (le fameux flex office). D’autres fois, les entreprises ont voulu traiter leurs équipes de manière égalitaire. Or, ça ne marche pas. Certains collaborateurs.rices travaillent très bien seuls chez eux, tandis que d’autres ne trouvent pas la motivation s’ils ne sont pas entourés de leurs collègues et s’ils ne coupent pas avec leur domicile. Aucun jugement de valeur à avoir ici, c’est juste un constat, nous sommes tous différents !
Et puis, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Un collaborateur d’un centre d’appels qui n’a d’autre choix que de poser son ordinateur sur sa table basse et de rester sur son canapé à répondre aux appels toute la journée ne tiendra pas longtemps ainsi, à la différence d’une salariée qui bénéficie d’un bureau séparé à son domicile avec grand écran et repose-pieds. Une raison de plus de mettre en place le télétravail uniquement pour ceux qui sont volontaires… Je le dis souvent, équité n’est pas synonyme d’égalité…😏
🟩De la même manière, on voit que le traitement du télétravail est différent selon l’historique de l’entreprise. Certaines entreprises ont subi l’obligation de le mettre en place à l’occasion de la pandémie, sans l’avoir jamais expérimenté avant. Pour elles, c’est souvent très compliqué et nombre d’entre elles reviennent en arrière aujourd’hui. D’autres, au contraire, sont nées avec le télétravail et l’ont instauré dès leur création, sans vouloir le remettre en cause aujourd’hui. Une petite minorité de sociétés travaille même de manière complètement dématérialisée, sans local ou sans obligation de venir sur site, et ne changeront pas d’organisation. Afin d’accompagner au mieux les entreprises et de garder leurs collaborateurs impliqués, il est donc essentiel de comprendre quel a été leur cheminement.
🟩Enfin, pour voir des petites entreprises comme des très grosses, on a tendance à perdre beaucoup, beaucoup, beaucoup (😆) de temps en réunion… C’est davantage tout ce temps envolé que le télétravail qui tue l’innovation. D’ailleurs, un certain nombre d’entreprises, voire de pays entiers, se sont mis à la semaine de 4 jours sans augmenter le temps de travail de leurs équipes, tout simplement en réduisant au maximum le temps de réunion. Preuve en est que beaucoup de structures ont du potentiel d’optimisation devant elles !
En résumé, pour que le télétravail au sein de votre structure marche, voici les quelques ingrédients à bien doser :
✅N’imposez pas le télétravail : si vous avez un projet de réduire les locaux, faites appel aux volontaires qui veulent télétravailler, ne l’imposez pas à tous. Vous serez surpris de voir que vous arriverez rapidement à l’objectif fixé.
✅Faites confiance à vos collaborateurs : s’ils travaillent bien dans vos locaux, ils travailleront tout aussi bien chez eux. Mais l’inverse est aussi vrai … Aussi, si la productivité baisse, ce n’est pas forcément le télétravail le responsable, mais plutôt le collaborateur qui n’est pas au bon poste.🙃
✅Optimisez vos réunions (participants pertinents, ordres du jours, minutes, FAQ) pour rendre vraiment efficient le temps de présence.
✅Avant de remettre en cause l’organisation actuelle du télétravail, demandez l’avis de vos collaborateurs. Certains voudront revenir davantage sur site tandis que d’autres voudront le statu quo, ou même augmenter le télétravail. Si le poste de chacun le permet et si les résultats individuels sont là, pourquoi se priver de répondre aux attentes des collaborateurs ? Tant que tout est expliqué auprès des équipes, cela ne nuira pas à la motivation de vos collaborateurs.
Sur ces conseils simples à mettre en œuvre, je vous souhaite un très beau début d’année, et une belle fin de semaine !
Cosette